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Fermé jusqu'à nouvel ordre

  • Writer: Sylberte Desrosiers
    Sylberte Desrosiers
  • Oct 22, 2019
  • 2 min read

«Tu parles encore de ça?»

«Laisse faire»

«Il est temps de passer à autre chose »

« Ça ne vaut pas la peine, oublie ça.»

Comme moi, tu as sûrement déjà dit ou entendu ces phrases, offertes en guise d'encouragement, ce qui est en soit très bien. Le hic, c'est que plusieurs discours de motivation naissent d'une expérience personnelle et ne tiennent pas compte du fait que tout le monde ne réagit pas de la même manière aux différents stimuli. Le seuil de tolérance à la douleur n'est également pas le même pour tous.

Un grain de sable pour l'un peut représenter une montagne pour un autre.

Accorde-toi le droit d'avoir mal, d'être triste, en colère ou d'être déçu (e). Prends conscience de la douleur que tu ressens et de ce qu'elle déclenche chez toi. Apprends à la dompter. De simplement arrêter de penser à ce que tu as vécu ne le fera pas disparaitre comme par enchantement. L'expérience d’un bord puis de l’autre de la caméra m'a appris qu'au bout du compte, tenter d'oublier soulage pour un moment, mais ça ne soigne pas le mal qui finit par te gruger de l'intérieur.


Je le sais, parce que j'ai essayé.


J'ai balayé la poussière sous le tapis pour m'en débarrasser. Sauf qu'en réalité, la poussière n'attend pas sagement dans sa cachette. Elle reste en suspension dans l’air et se dépose partout sur les différents objets qui t'entourent et même sur toi. Puis, tu te réveilles un matin en toussant tellement fort que tu as l'impression que tu vas finir par cracher tes poumons. Juste comme ça, le traumatisme (appelons les choses par leur nom) vient de te rattraper. Parce qu'au lieu de suivre les étapes pour permettre au méchant de sortir, tu as répondu aux doléances d’un entourage qui te juge parce que ça a assez duré. Un entourage pressé de te revoir sur tes pieds, en faisant fi de tes jambes trop molles pour supporter toute cette pression qui te pèse. Par peur de déranger, tu mens, en affichant un sourire disproportionné.


Sa ou tap di a, ou bwè'l. Tu as préféré avaler tes paroles au lieu d'extérioriser ce que tu ressentais. Et là, bien tu étouffes...



Penses-y un moment. Si un ami t'annonce qu'il a le cancer, lui conseilleras-tu d'« oublier ça? » Probablement pas. Tu auras tendance à le réconforter, à lui apporter ton soutien et peut-être même lui offrir de l'accompagner pendant ses traitements pour lui rappeler qu’il n’est pas seul. Si tu perds un proche, ta peine s’apaisera beaucoup plus avec « Prends le temps de vivre ton deuil. Je suis là si tu as besoin d'en parler » qu’avec « Let it go! La personne ne reviendra pas parce que tu pleures. » La première réponse invite la personne endeuillée à emprunter le chemin de la guérison, à son rythme, alors que l'autre encourage le déni.


Qu'on l'appelle lacération, éraflure, lésion ou fracture, qu'elle soit physique ou émotionnelle, une blessure demeure une blessure. La différence réside dans les soins et le temps de guérison requis. Si nous savons qu'une blessure qui a mal guéri peut avoir de lourdes conséquences sur la santé, pourquoi alors accorder plus d'importance aux blessures physiques qu'aux blessures de l'esprit?

 
 
 

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