Inspire, expire, lâche prise
- Sylberte Desrosiers
- Nov 10, 2018
- 4 min read
Updated: Nov 16, 2018
Je tournais en rond, comme un chien après sa queue. Il y avait trop de bruit autour de moi. Je n'entendais plus rien. Je ne parle pas ici des sons normaux de notre quotidien. Je parle de ces pensées négatives qui nous habitent, de notre consommation néfaste des médias, de tout ce qui provoque un stress et qui pousse notre cerveau à fonctionner à un rythme effréné. J'étais à bout de souffle.
«Tu devrais penser à méditer!» Je frôlais dangereusement le précipice. Chéri voyait l'urgence, mais pas moi.
Méditer... Pour quoi faire? Je manquais déjà cruellement de temps. Je n'allais pas en plus prendre de précieuses minutes de ma journée déjà chargée pour ne rien faire... Non, juste non. Je n'avais aucunement envie de m'allouer du temps pour m'adonner à la méditation. D'ailleurs, je n'en avais pas les moyens. Sur mon bureau trainaient de nombreux dossiers urgents à régler. Mon bien-être, ce n'était pas si pressant. L’alignement de mes chakras pouvait attendre encore un peu. En plus, détente, ça veut dire quoi? Ce mot et tous ses équivalents avaient depuis longtemps disparu de mon vocabulaire.
Sauf que... je ne pouvais nier que j'avais besoin de réponses, de beaucoup de réponses en fait. J'étais déjà au bout du rouleau, je n'avais donc plus grand-chose à perdre. Quel est le pire qui pouvait arriver?
Je n'étais pas tout à fait convaincue, mais je voulais essayer. Best decision ever...

Je me suis enfermée dans la pièce la plus sombre de la maison, qui se trouve à être le studio d'enregistrement de chéri. Coïncidence? Pas du tout, mais ça, je l'ai découvert un peu plus tard. Je vous en reparlerai. Je me suis débloqué un budget spécial, 10 minutes et pas une seconde de plus. Déjà, je n'aimais pas être dans le noir trop longtemps. Comme j'ai également suivi les conseils de chéri, je n'avais avec moi aucun appareil électronique. Pas de musique, pas d'horloge, pas de distraction. Que moi, mes pensées, mes questions et mon âme épuisée. Je suis ressortie de la pièce 2 heures plus tard.
Mon expérience m'a transformée. J'étais ébranlée, certes, mais j'avais une immense soif de changement. J'éprouvais le désir impératif, non pas de devenir une nouvelle personne, mais plutôt de redevenir celle que j'étais avant d'être soumise à la manipulation mentale et l'aliénation parentale ainsi qu'à la dictature sournoise présente dans la société. Je ressentais un grand vide qui me grugeait de l'intérieur, mais auquel je m'étais accoutumée. Si bien, que j'avais fini par croire qu'il ne me gênait plus. Il existait bien pourtant un manque, une envie irrépressible de retrouver mes repères et mes racines. Une épée de Damoclès au dessus de la tête, j'ai entrepris mon pèlerinage. Expulsion définitive de ma zone de confort.
Méditer m'a incitée à réfléchir sur mon cheminement. Au pourquoi je me créais des excuses pour m'empêcher d'avancer et pourquoi je tenais tant à saboter mes chances. Je devais commencer à observer ma vie sous un angle différent. Afin de mieux comprendre ce qui me faisait peur au point de tout remettre à un lendemain que je savais pourtant incertain. Plus de «quand j'aurai le temps ou l'argent», je jouis du moment présent.
Les doctrines que l'on m'a inculquées m'ont enseigné que le monde des esprits, le fruit défendu, c'était laid, c'était mal et que je ne devais surtout pas m'en approcher. Je m'expliquais donc très mal ce véritable délice d'enfin retrouver le bonheur, de savourer la paix intérieure. J'ai découvert un monde que je ne connaissais pas. Une facette de la spiritualité tout aussi mystérieuse qu'intrigante. Pour moi, religieux et spirituel ne sont plus des concepts indissociables, mais bien des compléments.
Constance, discipline. Pour la première fois de ma vie, je comprends la signification profonde de ces mots.

Nuit courte ou pas, je me lève à l'aube pour méditer. Parfois, je dois attendre un moment plus calme de la journée. Me recueillir stimule mon intellect, je suis avide de connaissances. J'évite les réseaux sociaux, question d'isoler mon esprit des préoccupations du monde extérieur. Pour tout avouer, tous ces profils caricaturés à l'extrême m'ont fait perdre l'intérêt.
Je me suis tournée vers la méditation parce que la prière à elle seule n'avait plus beaucoup d'effets. J'ai grandi dans une famille protestante et pourtant, du jour au lendemain, je réalisais que je ne savais pas prier. Je savais plutôt répéter des mots appris par coeur. Des mots qui, jusqu'à maintenant, avaient selon moi beaucoup de sens. Je demandais, demandais et demandais encore. Le son de ma propre voix devenait de plus en plus fort, car j'avais l'impression qu'on ne m'entendait pas. Je n'avais pas de réelle conversation avec Dieu. C'était carrément un monologue. It was all about me.
Comment devenir comme untel? Pourquoi moi et pas l'autre? Je veux ci, je veux ça, là, tout de suite, de cette façon. Si la réponse ne ressemblait en rien à ce à quoi je m'attendais, je la rejetais en me disant que mes prières s'étaient perdues en chemin. Je priais alors différemment, mais encore pour les mêmes choses. Si je prenais la peine de préciser, de fournir un plan détaillé, j'étais en droit d'exiger du ciel de respecter et de satisfaire à ma requête.
Attitude ingrate de bébé lala. Shhh... La paix.
Heureusement, aujourd'hui, je ne me réveille plus avec cette obsession de vouloir tout contrôler. J'accepte le fait que ma vie n'est pas parfaite. Il faut que ce soit ainsi. Les erreurs font partie intégrante de mon apprentissage. En fait, il s'agit d'un des éléments essentiels. Comment connaitre la fierté de me relever si je ne suis jamais tombée? Au lieu de me plaindre des épreuves, j'exprime de la gratitude pour les leçons apprises. Patienter, lâcher prise, faire confiance à l'univers. J'ouvre mon esprit, je libère l’imagination créatrice. Mes écrits ne sont plus simplement le reflet des blessures du passé. Je reconnais l'importance de créer en me laissant guider par la lumière, l'amour, l'authenticité. Je tiens compte de ma vérité.
Ce retour à la source où je puise mon inspiration m'a fait un bien fou. J'ai constaté la nécessité vitale d'avoir ce tête-à-tête quotidien avec soi-même et je vous le recommande. En apprenant à se taire et à écouter, tout devient clair comme le jour. Quand je ferme les yeux, je suis capable de visualiser mentalement le succès de mes projets. L'univers me communique la réponse à mes prières en image 3D. J'évolue en symbiose avec la nature. Je vis au lieu de survivre. Je renoue avec la foi.
Namasté.
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